Axe 3 « Aménagement urbain et territoires »
Co-animateurs :
Alain L'Hostis
- Alexis POULHÈS
L’ axe 3 « Aménagement urbain et territoires » traite des interactions entre ville, mobilité, transport avec une entrée par les territoires. Il traite des dynamiques territoriales et de leur modélisation, du maillage des réseaux de transport, des modèles d’aménagement et des questions de sobriété énergétique.
L’analyse des interactions entre infrastructures de transport et territoires fait partie des thématiques phares du LVMT depuis sa création. Ce corpus de recherches s’intéresse à la façon dont co-évoluent les territoires et les grands équipements de transport dans un contexte où les deux font face à des transformations importantes. La reconfiguration des réseaux de transport, le déploiement de nouveaux services, les nouvelles règlementations ne sont pas sans effet pour la vie économique et sociale des territoires. De la même manière, les recompositions socio-démographiques, économiques et politiques des territoires sont souvent prétexte à revoir les logiques de desserte et d’exploitation pour les acteurs du transport. Les travaux menés au LVMT sur la période évaluée ont conduit à explorer deux niveaux principaux d’interaction. Le premier se situe au niveau des nœuds de transport (gare, pôle d’échange, etc.), c’est-à-dire des lieux centraux de par les flux qu’ils polarisent, les aménagements qu’ils imposent, et leur dimension stratégique aux yeux des acteurs privés et publics. Le second niveau va plutôt chercher à comprendre comment les réseaux de transport contribuent à produire du lien entre les territoires – grâce aux mobilités individuelles et de marchandises, en particulier – et comment ils affectent les formes urbaines ou bien les relations au sein des systèmes urbains régionaux, à une autre échelle.
Si ces approches continuent d’être développées au LVMT, les dernières années ont permis d’élargir la discussion à d’autres objets ainsi qu’à d’autres problématiques proches. Si les questions ferroviaire et aéroportuaire intègrent désormais les réflexions engagées à propos du rôle et de la place des nœuds de transport dans les territoires, des travaux ont ouvert de nouveaux horizons de recherche en s’intéressant à d’autres types de maillages territoriaux que ceux produits par les réseaux de transports, par exemple en s’interrogeant sur la recomposition de l’offre hospitalière de soins dans les territoires ou bien sur celle de l’offre bancaire. Tout l’intérêt étant d’essayer de déterminer si, comme pour les réseaux de transport, les évolutions et les restructurations en cours accentuent ou non la marginalisation de certains territoires (et de leur population).
Enfin, les interactions transport-territoire doivent désormais intégrer l’enjeu majeur de la transition écologique et énergétique. Celle-ci explique le virage pris par un certain nombre de travaux du LVMT qui analysent si certains modèles urbains – le Transit Oriented Developpement, la ville compacte, le polycentrisme, la ville du quart d’heure… – sont plus économes en énergie que d’autres et de quelles façons une conception plus globale des villes, articulant les secteurs du logement, des transports, des services et de l’énergie, pourrait aider à une plus grande sobriété des comportements de déplacement. L’attention portée aux enjeux de transition implique de trouver la bonne articulation entre ville sobre et ville accessible et de ne pas ignorer que certaines activités, très consommatrices d’espaces mais en plein développement, comme la logistique, rajoutent un défi supplémentaire. Autrement dit, la question de l’aménagement de nos villes est plus que jamais bousculée par ces nouvelles injonctions. Les recherches que le LVMT a développé ces dernières années sur ces problématiques passent à la fois par des méthodes classiques d’analyse des dynamiques territoriales (combinant des approches quantitatives et qualitatives) et par des méthodes de modélisation urbaine, notamment via la simulation multi-agents.