Les études des dernières décennies sur les mobilités quotidiennes accordent une place importante aux populations les plus vulnérables pour saisir les logiques sociales et géographiques de leurs déplacements. L’étude de ces vulnérabilités occulte cependant les non-possesseurs du permis de conduire (les sans-permis), qui représentent actuellement 17 % de la population française en âge de passer l’examen. À l’exception du rapport au permis de conduire des jeunes urbains diplômés (6,53 % des sans-permis) qui le reportent, ou de la diffusion de ce certificat dans la population française, les mobilités quotidiennes, le rapport et la socialisation au permis de conduire ou à l’automobile de cette fraction de la population française sont peu étudiés. Ce projet de recherche s’appuie sur des analyses statistiques préliminaires sur la diversité sociologique et géographique des sans-permis. L’objectif consiste à saisir les modes de vie de groupes sociaux dont la catégorisation reste à améliorer.
À l’heure où nos modes de déplacement et l’usage de l’automobile doivent évoluer pour atténuer les changements climatiques et écologiques en cours, que nous apprennent les sans-permis sur la vie sans un accès direct à la voiture? Ce projet ne cherche pas à objectiver un « effet permis ». Il s’applique à rechercher les modes de vie géographique dans leur diversité sociale et cognitive auprès de ceux qui ne le possèdent pas. Il a pour ambition de compléter les nombreux travaux sur la recherche des leviers de changement comportementaux des modes de déplacement en automobile vers d’autres modes, ainsi que les récentes études sur la démotorisation des ménages. Les investigations reposeront autant sur des analyses statistiques de différentes bases de données de l’INSEE, afin notamment d’observer l’évolution de ces modes de vie, que sur des archives de l’action publique et des analyses qualitatives issues d’entretiens semi-directifs sur deux territoires métropolitains français.
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