2022
Quillerier T. et Boutueil V., 2022 (in press), « Essor et stratégies des plateformes numériques de mobilité partagée dans les métropoles africaines », Case Studies on Transport Policy.
2021
Boutueil V., Nemett L. et Quillerier T., 2021, « Trends in Competition among Digital Platforms for Shared Mobility: Insights from a Worldwide Census and Prospects for Research », Transportation Research Record. https://doi.org/10.1177/03611981211036346
2019
Boutueil V., Quillerier T., Voskoboynikova A., 2019, « The benefits and pitfalls of deregulating taxi markets. Can contrasted case studies help inform the debate », Transportation Research Record. https://doi.org/10.1177/0361198119847974
Best Taxi Paper Award décerné par le Standing Committee on Paratransit du TRB
Le projet
Objectifs scientifiques:
Mise en place d’un observatoire mondial pour mesurer l’essor et la diffusion des plateformes numériques de mobilité partagée dans les pays des Nords et des Suds : géographie des plateformes, urbain versus rural, trajectoire des plateformes dans le temps et dans l’espace, services proposés, MaaS(ification)
Documenter et analyser les jeux de concurrence entre les acteurs présents sur les marchés où les plateformes numériques s’implantent : définition des acteurs de la mobilité partagée, évolution de la concurrence, typologie des plateformes
Proposer une nouvelle classification internationale des services de mobilité partagée au sein des systèmes de transport pensés traditionnellement entre la voiture individuelle et les transports collectifs de masse dans les pays des Nords et par le paratransit et le transport dit informel dans les pays des Suds
Analyses comparatives par des études de cas pour mieux comprendre :
Résumé du projet:
L’OMPMP est porté au sein de l’Institut de la Mobilité Durable (IMD) (lien) pour le projet de recherche NexMob (Next Mobility).
À l’ère du numérique, les plateformes numériques de mobilité partagée, comme Uber, connaissent un essor sans précédent en Europe et dans le Monde, notamment dans les pays des Suds. Ces plateformes sont des applications numériques qui permettent, d’une part, la mise en relation des usager.e.s et des opérateurs de transport à travers une interface numérique et, d’autre part, d’accéder à des services de mobilité partagée (par ex. : autopartage, trottinettes et vélos partagées, covoiturage, taxis et VTC). Le Mobility as a Service (Maas), qui regroupe plusieurs modes de transport allant des transports publics de masse à la véhicules particuliers, en est devenu le parangon à atteindre en termes d’intégration numérique de l’offre de services, tarifaire et technique. Les questions posées aux pouvoirs publics par le développement et la gouvernance de ces plateformes sont de divers ordres, notamment en termes de régulation et de planification, dans la mesure où elles contribuent à reconfigurer les infrastructures de transport, les systèmes de mobilité et les jeux d’acteur.rice.s aux différentes échelles géographiques. Les plateformes sont au cœur des enjeux urbains et environnementaux auxquels les sociétés contemporaines doivent faire face : congestion automobile, expansion urbaine, pollution atmosphérique, réchauffement climatique global, insécurité dans les transports, etc. Leur déploiement dans les métropoles mondiales, ainsi que dans les moyennes et petites villes et les espaces ruraux, permet d’envisager la diffusion de pratiques de déplacements de type multimodal et intermodal au regard des des usager.e.s. En effet, les « nouveaux » services de mobilité partagée, connus aussi sous les noms de « transports intermédiaires », « transports dits informels » et « paratransit » viennent combler les lacunes dans les systèmes de transport historiquement pensés entre la voiture individuelle, les transports en commun et les services de location/taxi. Par ailleurs, l’offre des services de mobilité s’adapte à la demande, et inversement, pour permettre l’émergence de plateformes numériques de mobilité partagée dédiées à certains besoins sociaux et groupes sociaux, en particulier les femmes.
Plus qu’un phénomène occidental, les plateformes numériques de mobilité partagée se déploient dans l’ensemble des métropoles du monde et nous amènent à revoir nos questionnements scientifiques et sociaux dans la globalisation actuelle. Les pays des Suds, traditionnellement pensés sur le plan économique comme étant en retard, sont, au contraire, au centre de l’essor de ces plateformes et forment les lieux de l’innovation de la mobilité partagée par le numérique. Les plateformes numériques de mobilité partagée invitent ainsi à un dépassement des perspectives occidentalocentrées dans le domaine des transports et de la mobilité.
Depuis 2018, un Observatoire Mondial des Plateformes Numériques de Mobilité Partagée (OMPMP) a été mis en place au sein du LVMT afin de mettre en lumière leur essor, leur répartition aux différentes échelles géographiques, les services proposés aux usager.e.s ainsi que les formes de concurrence à l’œuvre via les technologies de l’information et de la communication (TIC) sur les marchés dans lesquels elles s’implantent (pour plus d’informations, voir Boutueil et al., 2021). Entre mai 2019 et mai 2024, leur nombre, pour celles ayant plus de 100 000 téléchargements sur le Google Play Store, est passé de 146 à 650, démontrant ainsi leur essor. En termes de couverture géographique, ces plateformes numériques étaient disponibles en mai 2024 dans 1006 métropoles mondiales de 148 pays, mettant en lumière leur présence internationale, dans la quasi-totalité des économies mondiales.