L’étalement urbain est pointé du doigt depuis de nombreuses années comme un des principaux facteurs s’opposant à la durabilité des villes. En effet, ce type de croissance urbaine consomme des terres agricoles et des espaces naturels, et les habitants des espaces périphériques sont jugés responsables de l’accroissement de la circulation automobile et des consommations d’énergie fossile et émissions de polluants associés. La réponse classique est d’encourager le développement d’une ville compacte et dense, ce qui est critiqué par certains auteurs montrant que la ville compacte a souvent pour corollaire une hausse des prix fonciers, une augmentation de la congestion des axes routiers et une réduction de l’accès aux espaces verts. VILMODes, projet financé par le PREDIT GO6, a évalué à l’aide de modèle de simulation LUTI (transport – usage du sol) les effets attendus à horizon 20 ans d’une densification des centres, ainsi que d’une politique alternative de développement polycentrique autour des transports en commun. Une importance particulière a été accordée à la manière de mettre en œuvre les politiques envisagées. Les scénarios sont évalués au crible de la durabilité, en regardant classiquement le volet économique, social et environnemental. Les simulations montrent que le scénario de renouvellement urbain compact et celui de développement fractal produisent des résultats très contrastés socialement et spatialement, au-delà de la réduction des distances parcourues dans tous les cas (figure). En contrepartie, ils impliquent des contraintes relativement fortes sur les plans locaux d’urbanisme, ainsi que des modifications des réseaux de transport. Les résultats indiquent que la marge de progression vers un urbanisme plus durable est importante, tout en laissant de nombreux degrés de liberté aux décideurs publics.
Distance moyenne quotidienne parcourue par agent, avec en bleu le scénario de laisser-faire, en rouge le renouvellement urbain compact et en vert le développement fractal.
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