Les débats qui entourent les villes moyennes et intermédiaires en France restent souvent cantonnés à deux visions opposées. Soit ce sont des villes en difficulté sociale et économique dans l’ombre des métropoles, soit ce sont des villes dynamiques qui organisent leur environnement départemental et régional. Dans les faits, ces villes sont dans des situations bien plus diverses mais qui sont mal intégrées aux réflexions sur l’aménagement du territoire national, et plus particulièrement concernant les déplacements pendulaires qui les relient aux autres villes et aux principales métropoles. Ainsi, entre villes sous perfusion des métropoles et villes autonomes peu connectées aux autres, les villes moyennes forment un ensemble hétéroclite où les mobilités quotidiennes interurbaines sont à des niveaux variables, confrontant ces villes à des enjeux variables d’organisation des transports, de développement de l’intermodalité et de décarbonation.
Pourtant, ces questions sont centrales pour les villes moyennes et intermédiaires, entendues ici de manière extensive comme les 161 aires d’attraction comprises entre 50 000 et 700 000 habitants (Insee, 2020). Sur les 27 millions d’actifs de France métropolitaine recensés par l’Insee en 2018, près de 3,1 millions d’actifs réalisent une mobilité entre deux aires d’attraction différentes, dont près de 77,5 % avec une aire moyenne ou intermédiaire (soit 2,4 millions). L’usage de l’automobile pour ces déplacements demeure écrasant, avec près de 89 % des actifs concernés. Il y a donc un enjeu politique et environnemental majeur à étudier ces villes moyennes et identifier quels sont les déplacements qui peuvent faire l’objet d’un transport collectif.
Dans le cadre d’un partenariat avec Transdev, le LVMT étudie les trajets interurbains (entre aires d’attraction), ainsi que le potentiel et les conditions de leur report modal de la voiture vers les transports collectifs. Les données proviennent des recensements de la population et de la téléphonie mobile. Les travaux menés se concentrent sur les aires d’attraction de taille moyennes, dont les connexions avec des aires d’attraction plus petites, d’autres aires d’attraction moyennes ou de grandes agglomérations forment 80 % des trajets pendulaires interurbains en 2018.
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