Avec la crise sanitaire, les acteurs régionaux, publics comme privés, doivent concilier une reprise rapide et résiliente de l’activité économique avec la protection sanitaire des personnes (salariés et clients). Pour répondre à ces enjeux inédits et urgents, il convient de mettre en œuvre de nouvelles modalités de gestion de l’espace, et spécifiquement de la distance spatiale et sociale, dans les entreprises et les réseaux de transport. Ces enjeux sont au cœur de la proposition de création d’un laboratoire innovant.
Les entreprises sont en train de repenser l’organisation spatiale et temporelle de leurs activités. Ces transformations concernent d’une part l’échelle des espaces de travail, où il s’agit désormais de maintenir une distance entre les salariés. La crise sanitaire favorise, d’autre part, le développement du télétravail, qui permet à la fois de réduire le nombre des personnes présentes simultanément dans l’entreprise, mais aussi de limiter l’encombrement et donc les risques de contamination dans les transports publics, voire de s’adapter à de nouveaux épisodes de confinement strict.
Cette montée du travail à distance est susceptible de transformer les pratiques de recrutement et les pratiques managériales, avec des conséquences socio-spatiales, par exemple en matière d’accès à l’emploi, difficiles à anticiper. La croissance du télétravail pourrait également faire évoluer les stratégies d’implantation des entreprises et donc la configuration des lieux d’activité. Ces transformations pourraient opérer d’une part à une échelle régionale, avec de possibles réductions de la taille des locaux, une désaffection pour certains territoires (y compris centraux) mais aussi des besoins accrus en matière de télécentres (notamment en grande couronne. Certaines entreprises pourraient, d’autre part, être amenées à revoir leurs arbitrages en matière d’implantation entre l’Île-de-France et le reste du territoire national, ce qui pourrait leur permettre d’importantes économies.
Les implications du développement du télétravail en contexte de crise sanitaire concernent, par ailleurs, les modes de vie et donc les pratiques de mobilité des salariés : non seulement les déplacements domicile-travail, avec une possible désaffection des transports en commun, mais également les autres motifs de la mobilité et en particulier les achats, en lien avec l’essor constaté du commerce en ligne.
Dans les réseaux de transport, les défis prioritaires concernent d’une part la définition et la mise en œuvre de solutions dans les transports publics permettant de diminuer les risques de transmission du virus, en particulier aux heures de pointe, d’autre part la menace d’une augmentation de la congestion des réseaux routiers, du fait notamment d’un retour de la voiture individuelle mais aussi de la croissance des flux de marchandises générés par le e-commerce.
Deux axes de réflexion seront suivis :
(1) Les risques et opportunités associées au développement du télétravail.
(2) Les modalités d’une gestion résiliente des réseaux de transport.
L’animation scientifique par l’Université Gustave Eiffel (huit laboratoires) et la valorisation des résultats par MATRICE en lien avec les partenaires, seront conduites de façon conjointe, transversale et synchronisée lors des réunions de travail de l’équipe des post-doctorants tout au long du projet.
Les résultats obtenus nourriront l’identification de leviers d’action, la formulation de solutions et de recommandations permettant d’accompagner ou d’infléchir les transitions à l’œuvre dans le monde du travail et du transport dans le sens d’une résilience accrue face à la crise sanitaire et d’une compatibilité avec les objectifs sociaux, environnementaux et économiques inscrits dans les politiques régionales.
Partenaires
Le Smart Lab LABILITY a été porté par l’Université Gustave Eiffel et a associé 8 laboratoires et départements : ERUDITE (UPEC, Université Gustave Eiffel), IRG (UPEC, Université Gustave Eiffel), GRETTIA (Université Gustave Eiffel), ESYCOM (Université Gustave Eiffel), LIGM (Université Gustave Eiffel), LVMT (Ecole des ponts, Université Gustave Eiffel), SPLOTT (Université Gustave Eiffel), COSYS (Université Gustave Eiffel)