Le thème mobilité fait l’objet d’études de la part de plusieurs communautés de chercheurs, en économie, en sociologie, en urbanisme, en géographie, en statistiques….. Les pouvoirs publiques jouent un rôle important pour impulser des pratiques de mobilités durables visant en particulier à diminuer l’usage des voitures individuelles et à développer l’usage des transports en commun (TC) seuls ou en combinaisons avec d’autres modes de mobilité. La multimodalité, rendue possible par une offre élargie de systèmes de transport disponibles pour un même déplacement, est une piste importante d’évolution des politiques de mobilité. Une seconde piste, non moins importante est la pratique de l’intermodalité où différents modes de transport successifs sont utilisés au cours d’un même déplacement. Du point de vue de l’usager, la pratique de l’intermodalité au quotidien est d’autant plus aisée qu’il existe une réelle coordination des différents modes de déplacement à la fois en termes de continuité spatiale, d’organisation horaire et de facilités d’usage que peuvent offrir les opérateurs de transport. Dans ce contexte, la mise en place de nouveaux modes de billetique plus simples et plus conviviaux, va dans le sens de faciliter la réalisation et le suivi de la chaîne de déplacements intermodale.
Les données spatio-temporelles qu’un système de billetique avancé génère, s’avèrent très riches en termes de traçabilité des mobilités puisque l’ensemble des trajets effectués peut être reconstitué dans l’espace et dans le temps (du moins en grande partie). Ces données ouvrent des perspectives extrêmement riches en terme d’étude de la mobilité et en particulier de l’intermodalité. Elles sont complémentaires des enquêtes de mobilités classiquement utilisées (Enquête Ménage Déplacement, enquête Origine-Destination,…).
Ce projet ambitionne d’utiliser de telles sources d’information (données billettique) pour analyser les mobilités dans son acception générale et l’intermodalité en particulier. Il s’agit de mettre au point un certain nombre d’outils d’analyse des bases de données relatives à différents modes, afin d’améliorer la compréhension de l’usage propre de chacun des modes, de leur articulation et des freins et des leviers permettant d’encourager l’utilisation des TC et des autres modes de mobilités en particulier les modes doux (vélos partagés, …).
Au delà des réels problèmes de confidentialité des données billetique que ce projet ne prétend pas traiter, l’utilisation de ces données pour l’étude des mobilités urbaines soulève des difficultés qu’il ne faut pas occulter :
- le problème des données manquantes : pour des systèmes comme le métro ou le bus, seules les données de l’origine du déplacement sont disponibles (l’usager valide son ticket uniquement à la montée).
- le volume important de ces données, qui fait leur richesse mais qui pose le problème de leur stockage et leur traitement.
Ces données possèdent néanmoins des avantages intrinsèques intéressants comme une certaine exhaustivité, la finesse spatiale et temporelle qu’elles portent, l’absence de biais de réponses que l’on peut rencontrer dans les données d’enquête. De fait il devient possible de visualiser finement les phases d’usage des différents systèmes de transport sur des cycles quotidiens ou hebdomadaires, de connaître les points de passage les plus usités sur un trajet donné, d’estimer les demandes de déplacement dans l’espace et dans le temps, de quantifier précisément les chaînages de modes
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