La mise en place progressive des Zones à Faibles Émissions, visant à limiter la pollution automobile, se heurte aux réalités sociales et sociologiques des grandes agglomérations. Les plus modestes, qui ont souvent les véhicules les plus polluants, seront-ils exclus de l’accès aux centres-villes ?x
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Sujet: Serions-nous dirigés depuis des décennies par des technocrates hors-sol qui imaginent des politiques publiques qui créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent ?
C’est en tout cas la position de David Lisnard, Maire de Cannes et président de l’Association des Maires de France. La raison de ce courroux : une interdiction de circulation de tous les véhicules « Crit’Air 3 » notamment dans le Grand Lyon et le Grand Paris.
Cette nouvelle étape dans le déploiement des ZFE, les Zones à Faibles Emissions, doit permettre une réduction drastique des émissions de particules. Ainsi, les véhicules essence de plus de 19 ans, et diesel de plus de 14 ans sont désormais bannis des deux plus grandes métropoles françaises, sauf dérogation, soit 20% du parc automobile français. Dans certaines villes populaires des banlieues lyonnaises et parisiennes, cela concerne un foyer sur trois.
Une mesure discriminatoire et anti pauvres selon ses nombreux pourfendeurs qui demandent un sursis et anticipent un mouvement des Gilets Jaunes puissance 1000 si des sanctions venaient à tomber.
Comment penser ces politiques publiques qui doivent combiner droit à la ville, à la mobilité et enjeu de santé publique ? Fallait-il pousser ce changement de parc automobile dans un calendrier si contraint quand les ménages sont dans l’incapacité d’engager de telles dépenses, quand les aides à la conversion de l’État sont suspendues, quand les alternatives à la voiture tardent à arriver ?
Comment penser des mobilités inclusives dans ces métropoles dont les gouvernances tiraillent ?