Le processus de décision dans le choix modal : importance des déterminants individuels, symboliques et cognitifs.
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Résumé : Cette thèse envisage le problème du report modal sous l’angle des lacunes existant dans le modèle classique de compréhension des choix de mobilité. Trois grandes dimensions, propres au comportement individuel, sont étudiées au moyen de trois études sur les résidents de la région de Paris, en France. L’approche des explications naïves (étude 1), permet d’abord d’envisager les raisons des déterminants du choix modal pour 307 personnes aux pratiques modales diverses. Les résultats montrent qu’au point de vue des usagers, les choix modaux sont principalement fondés par les caractéristiques instrumentales des modes, la préférence individuelle pour le bénéfice temporel ne distingue cependant pas les usagers de la voiture des usagers des modes collectifs ferrés. L’importance relative des paramètres symboliques est envisagée par une manipulation de deux contextes hypothétiques auprès de 200 participants (étude 2). Les résultats montrent qu’un paramètre instrumental (le temps de trajet) et un paramètre symbolique (la mixité sociale) ont des impacts du même ordre sur les choix. La nécessité de considérer les dimensions cognitives de la décision est abordée au moyen d’une manipulation de l’attention portée par 438 individus à l’évaluation de leur liberté de choix (étude 3). Les résultats montrent que le sentiment de liberté de choix tend à être moins extrême en traitement central qu’en traitement périphérique. Cette thèse montre en outre, dans une visée critique, certains effets des variables sociodémographiques. Ces travaux soulignent dans l’ensemble la nécessité de prendre en compte les comportements individuels pour pouvoir espérer réaliser une promotion du report modal efficace.
Biographie, parcours
Xavier Brisbois a soutenu sa thèse de doctorat en 2010. Réalisée en convention CIFRE au sein de la RATP, elle portait sur le processus de décision dans le choix du mode de transport, et visait à souligner l’importance de dépasser l’approche rationnelle classique qui néglige de nombreux paramètres des comportements réels.
Chercheur associé au LVMT, il travaille essentiellement en indépendant. Il a participé à divers projets de recherches et d’études, à plusieurs reprises avec la RATP, sur les ambiances acoustiques dans les espaces souterrains, sur la fraude dans les transports collectifs, ou la communication sur les colis abandonnés. Il a aussi mené plusieurs travaux autour du geste de tri pour CITEO (ex Eco-Emballage), notamment sur la formation des ambassadeurs du tri et sur la mise en place du tri sur les plages de Marseille. Il travaille actuellement sur la qualité de l’air dans un projet de la Ville de Paris et d’Airparif et sur les économies d’énergie pour l’Ademe. Il contribue aussi régulièrement à la formation des fonctionnaires territoriaux techniciens de la mobilité, dans toute la France avec le CNFPT.