Titre (provisoire) : La plateformisation des systèmes de mobilité dans les Nords et les Suds, vers de nouveaux rapports à l’espace et aux pratiques de mobilité
Sous la co-direction de Caroline Gallez (LVMT, UGE), Béatrice Collignon (Passages, Université Bordeaux Montaigne, CNRS) et l’encadrement de Virginie Boutueil (LVMT, ENPC)
Statut : en cours
Résumé :
Cette thèse a pour ambition de démontrer que les plateformes numériques de mobilité, comme Uber, participent à la production de l’espace urbain dans les Nords et les Suds. Cette production de l’espace urbain se fait d’après une logique d’accumulation par dépossession permise par l’économie de plateforme. La thèse en géographie, urbanisme et aménagement fera dialoguer plusieurs disciplines jusqu’alors cloisonnées, avec leurs concepts et leurs méthodes, en particulier l’économie, les sciences politiques et la philosophie des sciences et des techniques. Je postule que ces plateformes, articulant espaces matériels et virtuels, se matérialisent dans l’espace au travers d’un urbanisme de plateforme qui remet en question les systèmes de mobilité préexistants. Cette matérialisation peut être comprise selon une logique néocoloniale dans les Suds. La nouvelle dimension ouverte par ces plateformes, appelée ici l’urbanisme de plateforme, forme matériellement des dispositifs de pouvoirs au sein desquels se reproduisent des rapports de domination. Selon les cadres réglementaires en vigueur, les acteurs responsables des plateformes (par ex. : concepteurs et décisionnaires), les gouvernants et les acteurs de la mobilité (par ex. : opérateurs, conducteurs, usagers) réorganisent les systèmes de mobilité par leurs savoirs et leurs façons d’appréhender l’espace et les personnes mobiles. Cela a ainsi des conséquences sur les personnes, usagers ou non des plateformes, dans leurs pratiques de mobilité et leur accès aux espaces. Fondée sur une méthodologie mixte qualitative et quantitative, la partie empirique de cette thèse comparera deux villes en Europe du Nord et en Afrique de l’Ouest, qui reflètent deux systèmes de mobilité à des degrés différents de plateformisation et de néo-libéralisation. Le processus de plateformisation et les rapports de domination s’y matérialisent différemment puisque ces régions et ces villes sont structurées différemment d’un point de vue des modes de transport et des acteurs de l’écosystème : transports publics et voitures individuelles en Europe du Nord ; versus transports partagés et dits informels en Afrique de l’Ouest.
Biographie, parcours
Au LVMT :
Doctorant (depuis 2023) à l’Université Gustave Eiffel (UGE)
Ingénieur d’études (2020-2023) à l’Ecole des Ponts ParisTech
Chef de projet (2020-2023) des observatoires des plateformes numériques de mobilité partagée dans le monde et en Afrique (OMPMP et OPPA)
Assistant ingénieur (2018-2020) à l’Ecole des Ponts ParisTech
Stages de recherche (2017-2018) sur la mobilité quotidienne des artisans du bâtiment en IDF et sur les services de mobilité partagée en Europe du Nord
En dehors du LVMT :
Normalien (2018-2023) à l’Ecole Normale Supérieure de Paris (Ulm)
Graduate Program Urban Futures (2021-2022) à l’Université Gustave-Eiffel
Master 2 Espaces, Sociétés et Territoires (EST) à l’Université Gustave-Eiffel (2021-2022) (mention très bien)
Mémoire de recherche : Les plateformes numériques de motos-taxis en Afrique. Une plateformisation productrice d’inégalités dans le Grand Kampala et le Grand Lomé (dir. : R. Desmoulière et A. Choplin) (mention très bien avec les félicitations du jury)
Préparation à l’agrégation externe de géographie (2019-2021) à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Admissible
Master 2 Humanités (2019-2020) à l’Ecole Normale Supérieure de Paris (Ulm)
Master 1 Espaces, Sociétés et Territoires (EST) (2018-2019) à l’Université Marne-la-Vallée (UPEM)
Mémoire de recherche : L’envers du décor de la web-série ghanéenne An African City : un miroir des rapports socio-spatiaux de domination de la société accréenne (dir. : M. Oiry-Varacca et Pauline Guinard) (mention très bien)
Licence de Géographie et d’Aménagement, spécialité géographie sociale et culturelle (2015-2018) à l’Université Marne-la-Vallée (UPEM)
Mémoire de recherche de L3 : Les services de mobilité partagée à Stockholm. L’émergence d’acteurs et de services de la mobilité dans un cadre juridique dérégulé (dir. : V. Boutueil et P. Poinsot) (mention très bien)