Titre de la thèse
Le corridor européen Atlantique (France, Espagne, Portugal). Un révélateur des difficultés de territorialisation de la politique européenne des transports.
Contexte de la thèse
C’est en 1990, que la Commission européenne adopte un programme de développement des infrastructures de transports dans l’Union Européenne. Ce programme aboutit à l’élaboration d’un réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Il a été pensé pour améliorer l’interconnexion des états membres et l’interopérabilité des réseaux nationaux. Cependant, la définition d’un réseau d’infrastructures de dimension européenne a été très progressive et les projets européens des RTE-T ont évolué au cours du temps. Ce programme sur les transports passe de 14 projets en 1992, à 30 projets dits prioritaire en 2004. Cependant, à partir de 2012-2013, on passe de l’articulation de réseaux nationaux existants à la structuration de neuf grands corridors européens de transport dont fait partie le corridor Atlantique.
Le corridor Atlantique à l’affectation incertaine (fret, passagers ou trafic mixte) n’est toujours pas réalisé en tant qu’infrastructure de transport. Il vise à relier les ports d’Espagne et du Portugal au port du Havre (nord de la France) et à l’axe rhénan au niveau de Strasbourg et de Mannheim. À l’échelle du Portugal, il est prévu notamment de créer trois nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse reliant Lisbonne à Porto, Aveiro à Salamanque et enfin Lisbonne à Madrid. Ce corridor est composé de multiples infrastructures exploitées par plusieurs gestionnaires (Adif, DB Netz, Infraestruturas de Portugal, SNCF Réseau) pour faciliter la circulation sur un même itinéraire. Il est connecté au corridor Méditerranéen et au corridor Mer du Nord-Méditerranée. Les intérêts de ce corridor sont de renforcer le transport ferroviaire des marchandises par le développement de l’infrastructure et par l’amélioration de l’efficacité de fret ferroviaire en Europe de l’Ouest. Néanmoins, le corridor Atlantique est contrarié dans son développement par des difficultés politiques, techniques et opérationnelles majeures qui compliquent l’émergence de stratégies unifiées autour de cet objet et qui obèrent le renforcement du fret ferroviaire dans l’arc atlantique européen.
Questionnements de la thèse
Cette thèse réalisée en cotutelle entre le Laboratoire Ville Mobilité Transport et le Centre interdisciplinaire des sciences sociales à Lisbonne, souhaite apporter des éléments de réponse à deux questionnements principaux selon des échelles d’analyses différentes.
- Le premier porte sur le corridor Atlantique en lui-même c’est-à-dire sur l’évolution du projet en lien avec l’appropriation de ce corridor par les acteurs du transport, et le rôle qu’ils entendent lui faire jouer. Comment ce corridor a-t-il été créé et pensé ? Quels sont les différents acteurs présents autour de ce projet ? Quels sont ceux qui ont un intérêt à voir ce projet d’aménagement se concrétiser ?
- Une seconde question se pose sur les différentes formes de territorialisation du corridor Atlantique dans les territoires européens. Quelle place occupe ce corridor dans les politiques européennes et nationales de transports ? Les territoires desservis peuvent-ils (ou non) trouver un intérêt à ce que la partie de projet qui les concerne soit réalisée ? Quels sont les éléments qui entravent l’arrivée de cet aménagement de transport ?
Biographie, parcours
Formations
Septembre 2021 : Démarrage d’une thèse de doctorat en cotutelle sous la direction de Pierre Zembri (enseignant chercheur et Directeur du LVMT) et João Figueira De Sousa (professeur associé au département de géographie de la Faculté des Sciences Sociales et Humaines à l’université Nova de Lisboa à Lisbonne (NOVA FCSH) et chercheur au Centre Interdisciplinaire des Sciences Sociales (CICS.NOVA)). Thèse financée par le Ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur.
2020 – 2021 : Master 2 Urbanisme et aménagement, parcours Transport et Mobilité (option recherche), organisé en partenariat avec l’Ecole d’Urbanisme de Paris et l’École des Ponts ParisTech à Champs-sur-Marne. Mention bien
Mémoire de M2 réalisé au sein du LVMT : « Le district de Guarda, une zone « enclavée » ? Approche géohistorique et multiscalaire du réseau de transport ferroviaire portugais », sous la direction de Pierre Zembri et Matthieu Schorung. Ce mémoire a bénéficié d’un soutien financier de l’Association Rails&Histoire.
2019 – 2020 : Master 1 Urbanisme et aménagement à l’Ecole d’Urbanisme de Paris à Champs-sur-Marne. Mention bien
Mémoire de M1 : « Le projet de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse : Entre concertation et contestation, des jeux d’acteurs complexes à différentes échelles », sous la direction de Pierre Zembri et Matthieu Schorung.
2016 – 2019 : Licence de Géographie et Aménagement urbain à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. Mention assez bien
Stage de 4 mois au LVMT sous la direction de Laetitia Dablanc et Anne Aguiléra : Elaboration et rédaction d’un rapport de synthèse, de deux enquêtes effectuées par l’IFSTTAR, auprès de 100 livreurs à vélo exerçant dans l’Est parisien, en 2016 et en 2018 [Disponible sur : « Enquêtes sur les livreurs instantanés »]