Contrat doctoral (novembre 2020) ;
Sous la direction d’Alain L’Hostis ;
Cofinancé par l’Université Gustave Eiffel et la Région Hauts-de-France ;
Dans le cadre de la démarche Rev3 (la Troisième Révolution Industrielle en Hauts-de-France).
Résumé :
Le regain d’intérêt pour le vélo et la micro-mobilité s’inscrit dans une transformation plus large des pratiques de mobilité, intégrées dans des chaînes de déplacement intermodales. Dans ce contexte, cette recherche interroge l’intégration de la mobilité individuelle légère dans les stratégies de Transit-Oriented Development, en explorant son potentiel à répondre aux défis des « premiers et derniers kilomètres » du transport public, et ainsi à renforcer le modèle urbain sous-jacent. L’objectif central de cette recherche doctorale est d’identifier les dynamiques d’usage de ces stratégies de mobilité, d’en analyser les facteurs déterminants et d’évaluer leurs effets sur l’accessibilité des quartiers de gare, à différentes échelles spatiales. À cette fin, elle propose une extension du concept d’aménagement, en intégrant la mobilité individuelle légère à l’urbanisme ferroviaire. Cette déclinaison, désignée sous le terme de Micromobility-based Transit-Oriented Development, vise à enrichir les cadres théoriques et opérationnels existants, en prenant en compte les évolutions récentes du paysage de la mobilité. Ce travail repose sur un dispositif méthodologique mixte, appliqué au périmètre régional des Hauts-de-France. Il combine une revue systématique de la littérature ; une enquête de terrain auprès des cyclo-voyageur·se·s en gare, incluant des séances d’observation quantitative, l’administration d’un questionnaire et la réalisation de parcours commentés ; ainsi qu’une modélisation géostatistique revisitant l’outil « nœud-lieu », à la lumière des (nouvelles) proximités géographiques. Les principaux résultats mettent en évidence le caractère émergent des pratiques intermodales en gare, en grande partie impulsé par l’essor de la trottinette électrique. Ces combinaisons modales, encore largement sous-évaluées, permettent de tripler la couverture d’accessibilité aux populations et aux destinations. Par ailleurs, cette investigation révèle des inégalités de genre marquées dans les pratiques intermodales, exacerbées lorsque les environnements urbains se révèlent hostiles à la mobilité active. En établissant une classification des gares de la région, elle démontre que l’intégration de la mobilité individuelle légère possède un potentiel considérable pour stimuler la fréquentation des nœuds, sans nécessiter de reconfiguration ou d’investissement lourds. En somme, le développement du « système vélo », en tant que catalyseur de l’intermodalité, contribue à consolider l’articulation entre le réseau de transport public et le système urbain.
Recherches mixtes :
Revue systématique de la littérature. Identifier, évaluer et synthétiser de manière systématique l’ensemble de la littérature scientifique internationale traitant de l’intégration du vélo ou de la micro-mobilité avec les réseaux de transport en commun, en suivant un protocole méthodologique précis ;
Observation quantitative des pratiques intermodales en gare. La mesure et l’enregistrement vidéographique des pratiques de mobilité reposant sur l’usage combiné de la mobilité individuelle légère au sein de neuf gares de la région. Une approche croisant comptage descriptif et observation ethnographique ;
Questionnaire auprès d’usager·ère·s. Collecte spatialisée des comportements de mobilité en lien avec la combinaison entre le vélo ou la micro-mobilité et l’usage des transports en commun ainsi que des caractéristiques socio-démographiques et des représentations sociales ;
Questionnaire auprès d’aménageur·se·s. Recueil des pratiques professionnelles et des représentations des praticiens en urbanisme, dans les secteurs publics et privés en France, sur les notions de proximité et d’accessibilité autour des aménités territoriales ;
Parcours commentés auprès d’usager·ère·s. Entretiens in situ prenant la forme d’un recueil filmé de données micro-géographiques sur les déplacements intermodaux impliquant l’usage de la mobilité individuelle légère ;
Modélisation du système urbain. Mise en application et automatisation du modèle Node-Place consistant à évaluer le degré de coordination entre l’offre en transport en commun et le développement urbain autour des quartiers de gare.
Biographie, parcours
CURSUS UNIVERSITAIRE ET PROFESSIONNEL
2023 – : Ingénieur d’études – I-SITE FUTURE, Université Gustave Eiffel (Villeneuve d’Ascq) ;
2020 – : Doctorat en Aménagement de l’espace et Urbanisme – Laboratoire Ville Mobilité Transport (LVMT), Université Gustave Eiffel (Villeneuve d’Ascq) ;
2018- 2020 : Master d’Urbanisme et Aménagement – Spécialité « Ville et Projets », option « Réseaux, Accessibilités et Déplacements » (RESAD), Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Lille (IAUL), Université de Lille ;
2016 – 2018 : Licence de Géographie et Aménagement – Spécialité « Aménagement, Environnement, Urbanisme » (AEU), Université de Lille ;
2015 – 2016 : Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) – Lettres et Sciences Sociales (B/L), Lycée Albert Châtelet (Douai).