Titre de la thèse: Dépendance à la mobilité dans les régions périurbaines. Le cas de Creil et La Roche-sur-Foron.
Résumé:
Au cours des dernières décennies, l’amélioration continue des vitesses de déplacement a conduit à des transformations socio-spatiales du territoire, telles que l’étalement urbain et l’augmentation des distances entre le logement et les lieux de travail. Ces évolutions ont permis l’installation de nouvelles populations dans les espaces périurbains, notamment pour les ménages à faible revenu recherchant un logement abordable ou des ménages en quête d’un environnement plus naturel. En France, une politique de logement favorisant la propriété individuelle depuis la fin des années 1970 a soutenu ces transformations. Cependant, ces changements spatiaux s’accompagnent d’importantes inégalités sociales, tant en termes d’accès aux modes de déplacement rapides, qui dépend fortement de caractéristiques personnelles telles que l’âge, le revenu, le genre, etc. (Geurs, Van Wee, 2014), qu’en termes d’emplacements résidentiels bien pourvus en commerces, en équipements et en services et bien desservis par les transports publics. Ces transformations sociales et spatiales des zones urbanisées, auxquelles s’ajoute d’autres injonctions à être mobile, dans un contexte général de valorisation sociale de la mobilité, ont conduit à un besoin accru de voyager plus fréquemment, parfois plus loin et plus rapidement (Kaufmann, 2008). Ce processus de « dépendance à la mobilité » (Gallez, 2015) entraîne deux formes de préjudice pour les groupes sociaux précaires : un manque d’accessibilité pour ceux qui n’ont pas accès à la mobilité, ou des coûts financiers importants, des trajets difficiles et plus longs pour les personnes mobiles mais sévèrement limitées dans leurs déplacements (Fol, Gallez, 2017).
Dans un contexte d’urgence climatique et de hausse prévisible des prix de l’énergie, l’accès aux aménités et aux services du territoire risque de devenir de plus en plus difficile, en particulier pour les groupes les plus vulnérables et dans les zones rurales et périurbaines, moins bien desservies par les transports publics et souvent moins pourvues en services et en commerces de proximité. Ceci, mène à ce que ces territoires, souvent définis par leurs grandes distances entre les différentes activités, soit stigmatisés en tant que territoires fragiles, marqués par des modes de vie et des habitudes de mobilité non durables principalement basés sur l’utilisation de voitures (Fourny, Cailly, 2012). Ainsi, pour contrer les effets de la dépendance automobile et de l’étalement urbain, Peter Calthrope a développé dans les années 1990, la doctrine du « Transit Oriented Development » (TOD). Alors que ce modèle, s’applique principalement dans les zones urbaines dense, le projet européen TOD IS RUR, dans lequel s’intègre cette recherche, s’intéresse à la manière dont ce modèle d’aménagement pourrait être étendu aux zones d’urbanisation diffuses. Or, dans ce travail de thèse, on s’intéresse plus spécifiquement sur la capacité de la desserte ferroviaire à modérer la dépendance à la mobilité dans les régions périurbaines et rurales.
En nous basant sur une approche qualitative, nous nous appuyons sur deux études de cas qui se réfèrent à des environnements urbains contrastés et à différents principes de coordination de la planification urbaine et des transports. La première étude de cas concerne Creil, une commune située en dehors de la région administrative d’Île-de-France, mais à ses franges. Elle dépend fortement de la métropole d’Île-de-France, ce qui se reflète dans le taux élevé de navettes quotidiennes. Le deuxième cas d’étude concerne la petite ville de « La Roche-sur-Foron », située dans les périphéries françaises de Genève et desservie par le nouveau réseau ferroviaire du Léman Express, une infrastructure transfrontalière franco-suisse.
Biographie, parcours
Maya El Khawand est une architecte et « urban designer » de formation. Sa thèse s’inscrit dans le cadre d’un programme Européen TOD IS RUR(financement Marie Curie, Horizon H2020), à l’Ecole Doctorale Ville Transport et Territoire, sous la co-direction de Caroline Gallez, chercheuse au LVMT et Vincent Kaufmann, chercheur de l’EPFL.
Sa thèse porte sur la réduction de la dépendance à la mobilité dans les zones périurbaines, en analysant l’impact de la desserte ferroviaire de ces territoires. Son projet de thèse repose sur la comparaison de deux cas d’études en France: Creil et La Roche-sur-Foron
Déroulement de la thèse:
Avril 2024: Détachement non-académique à la « European Passenger Federation », Gand, Belgique ( 1 mois)
Mars – Juillet 2023: Détachement académique au sein du « Laboratoire de sociologie urbaine » (LaSUR) à l’EPFL, Lausanne, Suisse (5 mois)
Octobre-Novembre 2022: Détachement non-académique à l’Institut Paris Région (IPR), Paris, France. (2 mois)
Mai-Juin 2022: Détachement non-académique à l’AREP, Paris, France (2 mois)
Septembre 2021: Démarrage de la thèse à l’EDVTT, Université Gustave Eiffel.
Formations:
Mars-Juillet 2021: Stage en sociologie urbaine au au sein du « Laboratoire de sociologie urbaine » (LaSUR) à l’EPFL, Lausanne, Suisse (5 mois)
Juin 2021: Double Master en Architecture et Design Urbain, Académie Libanaise des Beaux-Arts, Beyrouth, Liban.
Juin 2018: Bachelor en Architecture, Académie Libanaise des Beaux-Arts, Beyrouth, Liban.