Titre de la thèse : Prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre lors de leurs déplacements. Une approche expérimentale fondée sur l’expérience située de la mobilité
Résumé : La mobilité est un fait social multidimensionnel, qui ne peut se réduire aux seuls mouvements effectifs de personnes ou de biens dans l’espace (Bassand, 1986 ; Cresswell, 2004). Du fait de son inscription dans des systèmes de significations et de valeurs, de normes et de règles, de pratiques sociales individuelles et collectives, la mobilité présente un caractère idéologique et politique (Cresswell, 2006 ; Gallez, 2015). Dans le champ des sciences sociales, l’approche de la mobilité comme fait majeur et analyseur des sociétés contemporaines et de leurs dynamiques, de l’évolution des modes de vie, de l’organisation et de la spatialisation de la vie sociale, a fait l’objet d’une abondante production depuis la fin des années 1980 (Urry, 2001 ; Kaufmann, 2002 ; Gallez et Kaufmann, 2009). Peu nombreux sont les travaux qui, dans ce champ, explorent la mobilité à partir de sa dimension sensible et de l’expérience du déplacement (Jarrigeon, 2010), afin d’analyser la manière dont cette expérience rend compte des représentations, valeurs, normes ou régulations dans lesquelles elle se déroule. Moins nombreuses encore sont les recherches qui questionnent, à travers la mobilité, la manière dont se jouent les rapports sociaux de genre, entendus ici comme les rapports de pouvoir qui structurent les relations entre les personnes en fonction de leur assignation ou de leur revendication d’appartenance à un genre (femme, homme, minorités de genre). Ce projet de thèse se situe à la croisée de ces deux dimensions d’analyse : celle de l’expérience et celle du genre. À travers le cas de la prévention et de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux personnes appartenant à des minorités de genre durant leurs déplacements, il propose d’interroger les interactions entre pratiques de mobilité et rapports sociaux de genre. L’objectif principal de la thèse sera de proposer et de tester un dispositif expérimental de lutte contre le harcèlement en partant d’un suivi et d’une évaluation des outils récemment mis en place à la RATP.
Biographie, parcours
Novembre 2023 : Participation à un podcast Mobilettre Trafic saison 2 épisode 6, « Les mobilités contemporaines restent-elles genrées ? »
Mars 2023 : Participation à l’émission Parigo (France 3) sur la mobilité des femmes en Ile-de-France la nuit
Mars 2023 : Interview dans le cadre d’un travail journalistique « Voyage en treize inconnue »
Mars – Août 2022 : Réalisation d’un documentaire de recherche, Visibles, sur les violences lesbophobes dans les transports en commun
Octobre 2021 : Démarrage d’une thèse de doctorat dans le cadre d’un contrat CIFRE avec la RATP et à l’école doctorale VTT sous la direction de Caroline Gallez et en co-encadrement avec Anne Jarrigeon
Depuis avril 2021 : Chargée de mission lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans les transports à la RATP
2017-2020 : Master 2 et Magistère 3 « Urbanisme et aménagement » à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
> Mémoire de Master 1 (2019) : « Centralités des femmes artistes dans l’espace public à Berlin » Dir. Nadine Cattan
> Mémoire de Master 2 (2020) « Spécificités des mobilités des femmes à la gare du Nord, le déplacement comme expérience sensible » Dir. Nadine Cattan