La thèse, soutenue le 14 janvier 2020, a été dirigée par Caroline Gallez. Cette recherche a été financée par une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE) avec Seine et Marne Tourisme – Agence de Développement et de Réservation de la Seine-et-Marne (comité départemental du tourisme de Seine-et-Marne). Ce travail a également bénéficié d’une bourse de recherche de Rails & Histoire, l’Association pour l’histoire des chemins de fer.
Titre : La territorialisation des gares franciliennes de la grande vitesse ferroviaire face aux mutations du modèle TGV. Une analyse par la desserte du cas de Marne-la-Vallée Chessy
Résumé : Le système ferroviaire à grande vitesse français a participé à des recompositions spatiales et territoriales. L’expansion du réseau a accompagné le développement de gares nouvelles dont les enjeux d’insertion territoriale ont fait l’objet de nombreuses recherches. L’Île-de-France, cœur du réseau, est, paradoxalement, un territoire peu étudié. Cette thèse propose une analyse de la territorialisation des gares TGV franciliennes (entendues en dehors de Paris), en s’intéressant plus spécifiquement au cas de la gare de Marne-la-Vallée Chessy. Cette étude est conduite au regard des évolutions du modèle TGV : développement du modèle de desserte « intersecteur » puis des offres ferroviaires à grande vitesse low cost (Ouigo).
Trois approches croisées permettent d’appréhender l’insertion territoriale de la gare : une analyse des systèmes d’acteurs du transport et de l’aménagement ; l’étude de la capacité relationnelle de la gare et de sa fréquentation ; l’analyse des pratiques des voyageurs (mobilités touristiques).
La thèse apporte un éclairage inédit sur la façon dont l’objet « grande vitesse ferroviaire » est saisi, ou non, dans les projets d’aménagement régionaux. Cette recherche documente la façon dont le rapport à la centralité parisienne a été un levier dans la conduite du projet d’Interconnexion TGV et ses trois objets imbriqués : ligne (réseau-support), modèle de desserte (réseau-service) et gare (nœud-lieu). Les logiques nationales et interrégionales qui ont progressivement dominé la lecture du projet masquent un doublement du rapport à la centralité parisienne à l’échelle infrarégionale ainsi que des enjeux de recompositions spatiales plus complexes. Le développement de l’offre Ouigo participe d’une évolution du rôle de porte d’entrée de Marne-la-Vallée Chessy et d’une complexification des dynamiques territoriales dont la gare est l’interface. Les évolutions liées à Ouigo ne se limitent pas à Marne-la-Vallée Chessy, et la thèse apporte des connaissances sur les nouvelles répartitions fonctionnelles entre les gares parisiennes et les gares TGV franciliennes. Elle offre également une première analyse des évolutions du modèle de desserte intersecteur suite à l’arrivée Ouigo, et plus largement de l’organisation de l’offre TGV en France.
Mots clés : Gare ; Grande vitesse ferroviaire ; Territorialisation ; Système d’acteurs ; Desserte ; Mobilité touristique ; Paris Île-de-France.
Biographie, parcours
Je suis actuellement chercheuse post-doctorante à l’ISIGE (Institut Supérieur de Gestion de l’Environnement) des Mines Paris – PSL, dans le cadre de l’Institut pour la Transition 1.5 (TTI.5), et travaille sur les politiques de rénovation des bâtiments (Projet PREBAT : De la conception à la mise en place: la politique de rénovation des bâtiments à l’épreuve des usage(r)s).
Docteure en géographie et aménagement de l’espace et urbanisme, mes recherches portent sur les relations entre politique d’aménagement et politique de transport et de mobilité, les évolutions des lieux du travail, et les pratiques de mobilité. Après avoir traité des enjeux environnementaux en lien avec la mobilité et l’organisation spatio-temporelle du travail (report modal, télétravail), je travaille sur les politiques publiques de transition énergétique via l’analyse des dispositifs d’accompagnement et d’aide à la rénovation thermique. En lien avec mes activités de recherche précédentes, je suis chercheuse associée au LVMT.
Mes travaux s’intéressent tant aux modalités de construction de l’action publique (interactions évolutives entre acteurs) qu’aux pratiques des individus (appropriation).
Mon parcours en quelques mots :
J’ai soutenu en janvier 2020 une thèse en géographie de l’Université Paris-Est (Ecole doctorale Ville, Transports et Territoire, LVMT sous la direction de Caroline Gallez). Celle-ci a été réalisée suite à un cursus en géographie et aménagement, et à l’obtention du diplôme de Master 2 Aménagement, urbanisme et transports spécialité Transport et Mobilité (IUP- Université Paris- Est Créteil Val-de-Marne / École des Ponts Paris Tech).
2020 : recherche post-doctorale sur les expériences et arbitrages des voyageurs occasionnels du train en Région Normandie, réalisée dans le cadre des projets de recherche « Desserte fine des territoires – Région Normandie » (Partenariat CEREMA-LVMT, DREAL et Région Normandie 2019-2020) et « La place du numérique dans les pratiques de mobilité des voyageurs occasionnels. Le cas du train en Normandie » (Projet BQR 2020, Département Aménagement, Mobilité et Environnement de l’Université Gustave Eiffel).
Fev. 2021 – Jan. 2023 : recherche post-doctorale sur les effets spatiaux du télétravail en Île-de-France. Celle-ci vise à comprendre et qualifier les effets de la crise sanitaire et économique sur l’immobilier de bureaux en Île-de-France par une analyse des stratégies des entreprises et des promoteurs quant aux lieux du travail. La recherche s’intéresse à la localisation des bureaux (questionnement sur l’accessibilité des lieux du travail, rapport à la centralité), leurs organisations (taille et organisation des espaces) et leurs répartitions (hypothèse de la diversification des lieux du travail). Ce travail est réalisé dans le cadre du Smart Lab LABILITY, laboratoire éphémère dédié aux questions de résilience et relance face à la crise sanitaire et économique, regroupant huit laboratoires et départements de recherche de l’Université Gustave Eiffel et financé par la Région Île-de-France.
Depuis mars 2023 : recherche post-doctorale sur les politiques de rénovation des bâtiments (Projet PREBAT : De la conception à la mise en place: la politique de rénovation des bâtiments à l’épreuve des usage(r)s), un projet porté conjointement par l’ISIGE et PERSEE (Procédés, Energies Renouvelables et Systèmes Energétiques) des Mines Paris – PSL, dans le cadre de l’Institut pour la Transition 1.5. Cette recherche a pour objectif d’analyser la construction des référentiels d’action nationaux et locaux sur la rénovation thermique des bâtiments.